Sous des roulements de tambour,
la mairie de Paris nous annonce, depuis plusieurs mois, son budget participatif
qui, du 24 septembre au 1er octobre, permettra aux Parisiens de
voter une partie du budget d’investissement de la ville pour 2015.
La communication est à la
hauteur de l’événement que l’on nous annonce : présentation en grande
pompe place de la République, réunions organisées dans les mairies
d’arrondissement, suspens à son comble sur twitter. Anne Hidalgo nous y
prévient, le 8 septembre, que « le
budget participatif de Paris est une innovation démocratique majeure », tout en se lançant
dans un insoutenable compte à rebours : « J-14 avant de pouvoir voter pour les projets qui feront le Paris
de demain » ; « J-10
avant de pouvoir voter pour le premier budget participatif de Paris ! ».
Le site internet dédié à l’événement est à l’unisson : « les élus et les directions de la
Ville de Paris ont proposé 15 projets d’envergure parisienne pour améliorer le
cadre de vie de ses habitants (…) les Parisiens seront invités à choisir 5
projets qu’ils considèrent prioritaires pour Paris ». L’apothéose est
atteinte dans Le Monde daté du 16
septembre où, toute grandiloquence sortie et tout sens de la mesure rentré,
Anne Hidalgo vante « une votation
qui n’aura rien à envier aux plus belles manifestations de démocratie directe
dont s’inspire notre République », évoquant rien de moins qu’une « révolution » qui « vient à point nommé pour réenchanter
la démocratie française ».
Au vu d’une telle emphase, c’est
d’un clic tremblant que l’on se décide, sur budgetparticipatif.paris.fr, à
découvrir les investissements chargés de faire la ville lumière de demain : « rendre la rue aux enfants »
(équiper des tronçons de rues de barrières mobiles et faire des marquages de
jeux au sol), « des kiosques pour
faire la fête », « des
tipis et des bougies » (fêter un anniversaire sous un tipi), « les événements sur grand
écrans », « des piscines
éphémères », « jouer de 7 à
77 ans », « l’art aux
portes de Paris »…
Très drôle !
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