Dans
un tweet agrémenté d’une photo où elle apparaît, resplendissante, comme posant
pour une pub de dentifrice ultra brite, Anne Hidalgo se fend d’un « vous êtes aujourd’hui 300000 à me
suivre et chaque jour plus nombreux à réagir et à soutenir #Paris : Merci ».
Pour fêter l’évènement, qui a droit à une mention sur le site internet de la Mairie
de Paris, la maire invite 10 followers à une visite guidée de l’exposition « Magnum ».
Ce n’est pas la première fois qu'Anne Hidalgo se prévaut de son nombre d’abonnés, le
site internet de la mairie ayant par exemple eu droit à un communiqué officiel : « Anne Hidalgo saluée comme "la
Maire de France la plus influente sur Internet" »,
tandis qu’elle se réjouissait sur Twitter d’être en tête du classement des
maires ayant le plus d’abonnés.
La performance
de la maire de Paris, dont le nombre d’abonnés a bondi de 317% en 2014 (autant
que la dette de Paris depuis 2001), est en fait tout aussi remarquable que douteuse,
comme permet de s’en assurer une simple visite de ses abonnés. Data Match révélait
à cet égard, fin 2014, que plus de 60% de ses abonnés étaient suspects.
Sans
même accréditer l’hypothèse de l’achat de faux comptes, un élément très simple implique
de relativiser l’audience de la maire de Paris. Son
compte fait en effet partie de plusieurs des douze listes auxquelles il est
proposé aux nouveaux membres du réseau social de s’abonner pour
finaliser leur inscription, et en particulier de la première d’entre elles,
celle de quarante comptes qualifiés
de « populaires », cochée d’office. Si la liste est
décochée par le nouvel utilisateur averti, et qu’il ne sélectionne aucune autre
liste, l’étape suivante l’abonne automatiquement à ces quarante comptes. Ainsi,
chaque nouvel inscrit sur Twitter France peut, sans démarche particulière de sa
part, se retrouver abonné à quarante comptes qui finissent
nécessairement par devenir populaires. Anne Hidalgo est le seul maire
figurant dans cette liste.
La maire de Paris ne s’arrête pas à ce détail et ose,
sans crainte du ridicule, se prévaloir de son nombre d’abonnés. Cette obsession
du chiffre, sans que la qualité soit interrogée, rejoint sa passion pour
l’événementiel qui se résume souvent à « qu’importe
l’agrément pourvu qu’on ait l’attroupement ».